Les actions de préférence en SAS : un levier de financement et de gouvernance

Les actions de préférence sont une forme d’actions qui confèrent des droits particuliers à leurs détenteurs, tels que des droits financiers ou de gouvernance spécifiques. Dans le cadre d’une Société par Actions Simplifiée (SAS), elles peuvent représenter un levier intéressant pour les entreprises en quête de financement ou souhaitant adapter leur structure capitalistique. Cet article vous propose un tour d’horizon complet sur ces actions particulières, leurs avantages et inconvénients, ainsi que la manière dont elles peuvent être utilisées dans une SAS.

Qu’est-ce qu’une action de préférence ?

Une action de préférence est une action qui confère à son détenteur des droits spécifiques, différents de ceux accordés aux actionnaires ordinaires. Ces droits peuvent être financiers (par exemple, un dividende prioritaire ou majoré) ou concerner la gouvernance de l’entreprise (par exemple, un droit de vote multiple ou limité). Les actions de préférence sont souvent émises lors d’opérations de financement pour attirer des investisseurs spécifiques ou pour répondre à des objectifs stratégiques particuliers. Elles permettent ainsi aux entreprises d’adapter leur structure capitalistique en fonction de leurs besoins.

Les avantages des actions de préférence en SAS

L’un des principaux atouts des actions de préférence réside dans leur flexibilité. En effet, la SAS se caractérise par une grande souplesse dans l’organisation de sa gouvernance et la répartition des droits entre les actionnaires. Les actions de préférence permettent ainsi d’adapter la structure capitalistique de l’entreprise en fonction de ses objectifs stratégiques et financiers.

Cette flexibilité se traduit notamment par la possibilité d’émettre des actions avec des droits financiers spécifiques, comme un dividende prioritaire ou majoré. Cela peut s’avérer particulièrement intéressant pour attirer des investisseurs en quête de rendement ou pour récompenser certains actionnaires ayant contribué au développement de l’entreprise.

Les actions de préférence peuvent également être assorties de droits de gouvernance spécifiques, tels que des droits de vote multiples ou limités. Cela permet aux dirigeants de l’entreprise de préserver leur pouvoir décisionnel tout en attirant des investisseurs, qui se verront attribuer un droit de regard sur la gestion sans pour autant remettre en cause l’équilibre des pouvoirs.

Les inconvénients et les limites des actions de préférence en SAS

Si les actions de préférence présentent des avantages indéniables, elles comportent également certaines contraintes et limites. Tout d’abord, il est important de souligner que leur mise en place nécessite un certain formalisme juridique. En effet, les statuts de la SAS devront être modifiés afin d’y intégrer les nouvelles catégories d’actions et leurs caractéristiques spécifiques. Cette opération peut s’avérer coûteuse et complexe, notamment si plusieurs catégories d’actions de préférence sont créées.

Par ailleurs, l’émission d’actions de préférence peut avoir des conséquences sur la valorisation de l’entreprise. En effet, les investisseurs sont généralement prêts à payer un prix plus élevé pour des actions conférant des droits spécifiques, ce qui peut entraîner une dilution du capital pour les actionnaires ordinaires. Il convient donc de bien évaluer les bénéfices attendus de l’émission d’actions de préférence par rapport à leur coût potentiel.

Enfin, il est important de noter que les actions de préférence peuvent également donner lieu à des conflits entre actionnaires. En effet, la répartition des droits financiers et de gouvernance entre les différentes catégories d’actionnaires peut être source de tensions et remettre en cause l’équilibre des pouvoirs au sein de l’entreprise. Il est donc essentiel de bien anticiper ces risques et d’établir un dialogue constructif avec l’ensemble des parties prenantes.

Comment mettre en place des actions de préférence en SAS ?

Pour créer des actions de préférence au sein d’une SAS, il convient tout d’abord de modifier les statuts afin d’y intégrer les nouvelles catégories d’actions et leurs caractéristiques spécifiques (droits financiers, droits de vote, etc.). Cette modification doit être approuvée par une assemblée générale extraordinaire des actionnaires, à la majorité des deux tiers des voix.

Une fois les statuts modifiés, l’émission des actions de préférence peut être réalisée par le biais d’une augmentation de capital, qui peut prendre différentes formes (apport en numéraire, apport en nature, etc.). Il est également possible de convertir des actions ordinaires en actions de préférence, sous réserve de l’accord des actionnaires concernés.

Enfin, il convient de noter que les actions de préférence peuvent être rachetées par l’entreprise ou converties en actions ordinaires, selon les modalités prévues dans les statuts. Ces opérations permettent aux entreprises de retrouver une structure capitalistique plus classique si elles le souhaitent ou si les objectifs initiaux ayant justifié l’émission d’actions de préférence ont été atteints.

Les actions de préférence en SAS offrent ainsi une grande flexibilité pour adapter la structure capitalistique et la gouvernance de l’entreprise en fonction des besoins et des objectifs stratégiques. Toutefois, leur mise en place nécessite une réflexion approfondie sur les bénéfices attendus et les risques potentiels, ainsi qu’un dialogue constructif avec l’ensemble des actionnaires.