Les alternatives au statut d’autoentrepreneur : quelles options pour les travailleurs indépendants ?

Face à l’essor du travail indépendant et du freelancing, de nombreuses personnes se posent la question du statut juridique le plus adapté pour exercer leur activité. Si le statut d’autoentrepreneur séduit par sa simplicité et ses avantages fiscaux, il présente également des limites. Quelles sont donc les alternatives possibles pour ceux qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat sans passer par la case autoentreprise ? Cet article vous propose un tour d’horizon des différentes solutions à envisager.

Le portage salarial

Le portage salarial est une solution intermédiaire entre le salariat classique et l’entrepreneuriat. Il permet de bénéficier des avantages du statut de salarié tout en exerçant une activité indépendante. Concrètement, le travailleur indépendant facture ses prestations via une société de portage, qui lui verse un salaire après avoir déduit les charges sociales et sa commission. Le portage salarial offre ainsi une couverture sociale complète (santé, retraite, chômage) et permet de déléguer la gestion administrative à un tiers.

« Le portage salarial est une solution intéressante pour ceux qui souhaitent tester leur projet tout en gardant une certaine sécurité », explique Pierre-Yves Poulain, expert-comptable spécialisé dans l’accompagnement des travailleurs indépendants.

L’entreprise individuelle

Créer une entreprise individuelle est une autre alternative au statut d’autoentrepreneur. Cette forme juridique est particulièrement adaptée aux activités ne nécessitant pas de capitaux importants et permet de bénéficier d’une comptabilité simplifiée. Cependant, l’entrepreneur individuel est responsable des dettes de son entreprise sur ses biens personnels, sauf s’il choisit le régime de l’EIRL (Entrepreneur Individuel à Responsabilité Limitée), qui permet de protéger son patrimoine privé.

Le régime fiscal applicable aux entreprises individuelles dépend du chiffre d’affaires réalisé. En dessous de certains seuils, il est possible d’opter pour le régime micro-entrepreneur, similaire à celui des autoentrepreneurs. Au-delà, l’entreprise sera soumise au régime réel d’imposition.

La société unipersonnelle : EURL et SASU

Pour ceux qui souhaitent créer une véritable structure juridique distincte de leur personne, les sociétés unipersonnelles sont une solution à envisager. Les deux principales formes sont l’EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) et la SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle).

L’EURL est une variante de la SARL avec un seul associé. Elle offre une responsabilité limitée au montant des apports et permet de bénéficier du régime fiscal de la société de personnes, avec imposition des bénéfices à l’impôt sur le revenu (IR) dans la catégorie des BIC (bénéfices industriels et commerciaux) ou des BNC (bénéfices non commerciaux). La SASU, quant à elle, est une variante de la SAS avec un seul actionnaire. Elle offre également une responsabilité limitée et permet de choisir entre l’impôt sur les sociétés (IS) et l’IR.

La principale différence entre ces deux formes réside dans leur fonctionnement : la EURL est soumise à des règles plus strictes en matière de gestion et de gouvernance, tandis que la SASU offre une plus grande souplesse. « La SASU est souvent privilégiée par les travailleurs indépendants pour sa flexibilité, notamment en termes de rémunération », précise Pierre-Yves Poulain.

Le statut d’artiste-auteur

Pour les professions artistiques et littéraires, le statut d’artiste-auteur est une alternative intéressante au statut d’autoentrepreneur. Ce statut permet aux créateurs d’œuvres originales d’exercer leur activité en tant qu’indépendant tout en bénéficiant du régime social des artistes-auteurs, géré par l’URSSAF. Les revenus sont soumis à l’impôt sur le revenu dans la catégorie des traitements et salaires, avec un abattement forfaitaire pour frais professionnels.

Ce statut est réservé aux personnes qui tirent une partie substantielle de leurs revenus de la vente, de l’édition ou de la représentation de leurs œuvres. Il convient donc particulièrement aux écrivains, plasticiens, photographes, compositeurs ou encore réalisateurs.

En explorant ces différentes alternatives au statut d’autoentrepreneur, les travailleurs indépendants disposent ainsi d’un large éventail de solutions pour choisir le cadre juridique et fiscal le plus adapté à leur activité et à leurs besoins.